La civilisation chinoise est, sans aucun doute, la plus ancienne civilisation de la terre. Elle remonte authentiquement, c’est-à-dire par les preuves de l’histoire chinoise, jusqu’à deux mille six cents ans avant notre ère.
Ce qui doit profondément étonner à la lecture de ce beau monument de l’antiquité, c’est la haute raison, le sens éminemment moral qui y respirent. Les auteurs de ce livre, et les personnages dans la bouche desquels sont placés les discours qu’il contient devaient, à une époque si reculée, posséder une grande culture morale, qu’il serait difficile de surpasser, même de nos jours.
Cette grande culture morale, dégagée de tout autre mélange impur que celui de la croyance aux indices des sorts, est un fait très importante pour l’histoire de l’humanité ; car, ou cette grande culture morale était le fruit d’une civilisation déjà avancée, ou c’était le produit spontané d’une nature éminemment droite et réfléchie : dans l’un et l’autre cas, le fait n’en est pas moins digne des méditations du philosophe et de l’historien.
« Ce que le Ciel voit et entend n’est que ce que le peuple voit et entend. Ce que le peuple juge digne de récompenses et de punitions est ce que le Ciel veut punir et récompenser. Il y a une communication intime entre le Ciel et le peuple ; que ceux qui gouvernent les peuples soient donc attentifs et réservés ».
« Obtiens l’affection du peuple, et tu obtiendras l’empire ;
Perds l’affection du peuple, et tu perdras l’empire. »